PRES DE 745 HA DE PATURAGES BRULES A PODOR: L’inquiétude d’une saison sèche difficile des éleveurs
Le président départemental de la Maison des éleveurs (MDE) de Podor, Aboubacry Diallo a alerté sur la situation que traverse l’élevage dans sa zone avec une dizaine de feux de brousse qui ont détruit 744,2 ha. Il a plaidé pour la préservation du tapis herbacé pour favoriser les conditions au maintien des populations et leur cheptel dans leur terroir, pour ne pas les voir transhumer vers d’autres régions lointaines.
Au total 9 cas de feu de brousse qui ont consumé exactement 744,2 ha de tapis herbacé dans le département de Podor notamment dans le Diéri, zone d’élevage par excellence, située au sud, selon le président de la Maison des Eleveurs du département de Podor, Aboubacry Diallo. «Depuis le 20 octobre jusqu’au 8 novembre, neuf cas de feux de brousse sont notés causant au total de 744,2 hectares de tapis herbacé complètement brûlés. Je viens de boucler une visite dans les localités touchées par ce sinistre. C’est la commune de Doumnga Lao qui a enregistré la plus vaste superficie avec deux feux qui ont respectivement détruit 170 et 350 hectares, les 3 et 4 novembre», a déclaré le leader de l’organisation pastorale. D’après lui, le feu de brousse qui s’était déclaré le 2 novembre à Billé, dans la commune de Mbolo Birane, a provoqué des dégâts énormes avecc 160 moutons et chèvres calcinés. «Il faut que les autorités viennent en aide aux éleveurs sinistrés», a plaidé le président de la MDE de Podor, Oumar Ba. Qui relève que beaucoup de localités phares de l’élevage sont touchées, notamment Gaye Kadar et Billé dans l’arrondissement de Saldé, Bito et Bogguéré, dans l’arrondissement de Cas Cas, Fétéré, Biddi, Halet Korga et Athie Baali dans l’arrondissement de Gamadji Saré et Tatqui dans l’arrondissement de Thillé Boubacar. Il a loué la «détermination des agents du service des Eaux et forêts et l’engagement des populations», mais à l’en croire, protéger cette très vaste zone requiert davantage de moyens logistiques, matériels et humains. Il juge insuffisant les moyens existants, malgré les efforts faits par le gouvernement. Car présentement, dans l’ensemble du département vaste de ses 12.947 km2 dont près de 80% situés dans la zone du Diéri, il existe en tout «deux unités neuves, deux autres dans un état passable et deux qui sont en panne». C’est pourquoi, il appelle le gouvernement à mettre plus de moyens pour arrêter le mal, sinon la saison sèche risque d’être très longue et surtout très pénible pour les populations et leurs cheptels déjà si fortement éprouvés. En outre, il a exhorté les maires des communes, à contribuer à la lutte, car «l’environnement est une compétence transférée». «Il faut faire vite pour stopper le mal», a martelé le responsable de l’organisation pastorale. Qui avertit que si rien n’est fait, les populations vont quitter la zone pour sauver leurs cheptels dans les régions du centre (Kaolack et Kaffrine), à l’est à Tambacounda ou plus au sud vers Kolda. Pour éviter un tel scénario, il invite à rééditer «l’opération de 2021», quand les éleveurs avaient reçu le soutien et l’appui des Eaux et forêts, de la SAED à travers la Délégation de Podor qui avait débloqué 2 millions de FCFA, et le maire de Ndioum, Cheikh Oumar Anne, ministre de l’Education nationale qui avait contribué pour 2 millions FCFA. Avec ce budget, ils avaient acheté 6 mille litres de carburant, des pièces de rechange pour réparer certains engins et acheter du petit matériel pour appuyer les comités villageois de lutte contre les feux de brousse, louer des graders pour réaliser des pares-feux. Seulement, ils n’ont pas eu la même possibilité en 2022. Conséquence, de nombreux cas ont été enregistrés dont celui qui a emporté 5 vies humaines dans la commune de Dodel, regrette le président de la Maison des Eleveurs de Podor.