Canada: le Premier ministre et des députés ciblés par une campagne de propagande chinoise en ligne
À plusieurs reprises, le Canada a accusé la Chine d’avoir intimidé un candidat au poste de député et d’avoir essayé d’influencer la campagne électorale. Cette fois-ci. Le gouvernement canadien a révélé qu’une cinquantaine de ses députés, dont le Premier ministre Trudeau et le chef de l’opposition ont subi des attaques sur leurs comptes numériques.
Cette campagne massive de pourriels proviendrait d’un réseau d’ordinateurs zombies orchestré depuis la Chine depuis le mois d’août. En jargon informatique, cela s’appelle du spamouflage. Autrement dit, un réseau d’ordinateurs zombies inondent des milliers de comptes de réseaux sociaux de commentaires, sans oublier des vidéos truquées. Les cibles, des dizaines de députés du parti au pouvoir ou de l’opposition au Canada.
Ils ont vu apparaître des phrases types contenant des erreurs en français et en anglais sur leurs comptes Facebook ou X. Des phrases s’en prenant à la moralité des élus, ou les accusant même d’avoir commis des infractions criminelles. Un blogueur chinois critique du parti communiste a lui aussi été victime de cette campagne de désinformation. Sur des vidéos, truquées par l’intelligence artificielle, il accusait le Premier ministre de pornographie, par exemple. Rien de ce qui a été observé « ne représentait une menace pour leur sécurité ou celle de leur famille », a toutefois noté le ministère des Affaires étrangères canadien.
Pékin a rejeté mardi toute implication et accusé Ottawa de « tromper l’opinion publique ». « Le Canada a plusieurs fois affirmé que la Chine propage de la désinformation visant des hommes politiques. Mais il n’a jamais fourni de preuves », a fustigé une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, exhortant Ottawa à « cesser de répandre des mensonges sur la Chine ».