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En Argentine, des électeurs résignés votent pour élire leur prochain président

Assommés par une inflation à 138% et désabusés par leurs politiciens, les Argentins votent ce dimanche 22 octobre pour désigner leur futur président. 

D’un côté, Javier Milei, un économiste ultralibéral, « dégagiste », qui veut « tronçonner » l’État et dollariser l’économie. De l’autre, Patricia Bullrich, une ex-ministre de droite qui promet une « main dure » contre « grévistes professionnels » et délinquance. Et Sergio Massa, un ministre de l’Économie (centre-gauche) à la lutte contre une inflation record et un taux de pauvreté de plus de 40%, qui jure que « le pire est [bientôt] passé ».

Avec environ 35% des intentions de vote selon les derniers sondages, Javier Milei est presque assuré d’arriver en tête et de passer au second tour. Il répète même à l’envi qu’une victoire dès ce dimanche soir est possible, rapporte notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience. Les sondages l’avaient, il est vrai, largement sous-estimé lors des primaires obligatoires mi-août, et le système électoral argentin permet à un candidat de l’emporter dès le premier tour s’il obtient 45% des suffrages, ou 40% avec au moins 10 points d’avance sur son premier concurrent. 

Derrière lui, Sergio Massa et Patricia Bullrich sont crédités d’environ 30% des intentions de vote et se disputent une place pour le second tour, avec un avantage de quelques points pour le premier.

La pole position de Javier Milei montre la résignation de beaucoup d’électeurs face à plus de dix ans de stagnation économique. Elle traduit aussi la désaffection pour les deux grands blocs qui dominent la politique depuis 20 ans : une coalition péroniste (centre-gauche), au pouvoir de 2003 à 2015 puis, depuis 2019, avec le président sortant Alberto Fernandez, et un bloc de centre-droit qui gouverna de 2015 à 2019 avec Mauricio Macri.