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ACCES A L’EAU DANS LES ZONES PASTORALES : Des acteurs tirent la sonnette d’alarme

ECONOMIE : En marge du 9e Forum mondial de l’eau, les acteurs opérant dans le domaine de la recherche et du développement pastoral ont alerté les autorités sur les enjeux de l’accès de l’eau dans les zones d’élevage. Pour Astou Diaw Camara, chercheur à l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) et coordinatrice du Pôle pastoralisme et zones sèches (PPZS), l’accès à l’eau est difficile pour les animaux. 

« Il y a de vrais problèmes de gouvernance, de gestion de l’hydraulique, de maintenance qui font qu’en saison sèche on peut avoir des pannes de forages. Ce qui fait que l’accès à l’eau est très difficile pour les animaux », a constaté Astou Diaw Camara, chercheur à l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) et coordinatrice du Pôle pastoralisme et zones sèches (PPZS). Elle s’exprimait hier, à l’ouverture du conseil scientifique de l’Institut Supérieur de la Recherche Agricole (ISRA), axé sur le bilan quadriennal 2018-2021. 

Dans l’essentiel de leurs interventionsles chercheurs de l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) ont tiré la sonnette d’alerte sur les difficultés d’accès à l’eau dans les zones pastorales sèches comme c’est le cas de la zone du Ferlo.  « Autant en hivernage les animaux ont accès à l’eau à moins d’un kilomètre, autant en saison sèche on voit des troupeaux qui font vingt kilomètres pour chercher de l’eau. Et, c’est à la fois les animaux qui souffrent, mais aussi et surtout les familles des bergers qui sont derrière ces animaux lors de la transhumance », a souligné Astou Diaw Camara lors d’un Conseil Scientifique tenu hier à l’ISRA. 

EVITER LES CONFLITS ENTRE UTILISATEURS 

Toutefois, selon elle, le Sénégal a une politique hydraulique assez particulière depuis les années 50 qui est différente de la politique pastorale des autres pays du Sahel. « Au Sénégal tous les dix, vingt ou vingt-cinq kilomètres vous avez un forage d’eau pastoral dans la zone du Ferlo. Malgré ce maillage-là qui est dense, il y a des difficultés », indique Mme Camara. C’est pourquoi, la chercheuse à l’ISRA a attiré l’attention des autorités sur la question de la gouvernance et l’accès à l’eau dans la zone pastorale. 

Par ailleurs, Mme Camara a mis l’accent sur la gestion des nappes et des usages concurrentiels de toutes ces eaux-là. « Quand on est dans la vallée du fleuve Sénégal, on a des usages très concurrentiels de l’eau. Les animaux n’ont pratiquement plus accès à cette eau-là », a-t-elle constaté pour le déplorer. 

En outre, Astou Diaw Camara a fait part des résultats de leurs recherches pour réduire les conflits entre, les éleveurs, les agriculteurs et les pêcheurs. « Nous avons produit des outils et des modèles de gestion de l’eau qui sont aujourd’hui utilisés un peu partout dans les communes pour réduire les conflits. Ainsi, s’ils sont appliqués sur un territoire donné, les éleveurs, les agriculteurs et les pêcheurs peuvent accéder aux eaux sans conflits », conclut-elle. 

Abdoulaye DIAO