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MAME THIERNO DIENG MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT: «Le pétrole et le gaz ne sont pas plus importants que la ressource forestière»

Thiès a abrité hier le premier atelier de partage du contenu des nouvelles orientations du code forestier et des dispositions de la loi n° 2018-25 du 12 novembre 2018. Selon le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Mame Thierno Dieng, qui présidait la rencontre, le trafic illicite de bois a pris une dimension sécuritaire audelà de l’impact négatif sur les ressources forestières. A ses yeux, le pétrole et le gaz sont très importants, mais pas plus que la ressource forestière.

Tous les acteurs impliqués dans la préservation de la ressource forestière se sont retrouvés hier à Thiès, pour les besoins d’un atelier de partage national de partage du nouveau code forestier. C’était sous la présidence du ministre de l’Environnement etdu Développement Durable, Mame Thierno Dieng, qui est longuement revenu sur la nécessité de préserver les ressources forestières. «Le pétrole et le gaz sont très importants, mais pas plus que la ressource forestière», a-t-il soutenu. A l’en croire, le problème du trafic illicite de bois ne compromet pas seulement les ressources forestières. Il a également pris une dimension sécuritaire, qui a atteint son paroxysme lors des évènements tragiques de Bayotte qui ont entrainé des pertes en vie humaine. «Nous avons tous vécu dans nos chairs les images insoutenables des évènements survenus à Boffa au Sud du pays liés au trafic du bois. Treize jeunes partis à la recherche de bois ont été tués et six autres blessés grièvement dans la forêt classée de Boffa Bayotte, dans la commune de Boutoupa Camaracounda», affirme-t-il. A l’en croire, c’est ce contexte qui a amené le Président Macky Sall à donner deux instructions. La première c’est de restreindre l’exploitation du bois dans la seule région de Tambacounda. La région naturelle de Casamance avec ses trois régions administratives que constituent Ziguinchor, Kolda et Sédhiou a été exclue. La deuxième instruction consistait à réviser sans délai le code forestier aux fins de le rendre apte à prendre en compte le trafic illicite de bois. Le ministre renseigne que la révision a abouti à une meilleure définition des incriminations et l’application de peines à la hauteur de la gravité des délits commis. C’est ainsi que les peines privatives de liberté ont été rendues plus sévères avec un minimum de 4 ans. Les peines financières ont également été corsées avec un risque d’amende minimum de 10 à 30 millions de Fcfa. Ces mesures sont rendues plus effectives avec la suppression du sursis et la transaction financière pour certains délits. L’objectif de l’atelier de Thiès, explique Mame Thierno Dieng, est donc de partager le contenu des nouvelles orientations et dispositions de la loi n° 2018-25 du 12 novembre 2018 portant code forestier et son décret d’application n° 2019-110 du 16 janvier 2019. C’est pour que tous les acteurs impliqués aient la meilleure lecture possible. C’est le sens de l’atelier de Thiès qui regroupe. Il s’est agi, après une présentation du Code forestier, spécifiquement de passer en revue trois autres présentations, en l’occurrence la nouvelle politique de répression des infractions forestières, les modalités de mise en place et d’utilisation des Fonds, le problème du recouvrement des amendes et pénalités. De l’avis du Ministre de l’Environnement, «le code forestier qui est un dispositif législatif et règlementaire pour le développement forestier, devait être révisé pour s’adapter davantage aux réalités du terrain et au contexte sous régional, régional et mondial». Il explique que le département de l’environnement «s’est engagé de façon irréversible, dans l’aménagement participatif pour la gestion durable des forêts en instaurant l’abandon des quotas sur le charbon de bois et l’interdiction de l’exploitation du charbon de bois en dehors des forêts aménagées». Il s’agit, dit-il, d’exploiter la forêt selon ses capacités réelles pour assurer sa pérennité au profit des générations actuelles et futures. Dans le cadre de la reforestation des paysages dégradés, il renseigne qu’un important programme est déroulé chaque année, allant dans le sens de la restauration de 25.000 hectares de terres dégradées à travers le reboisement, la régénération naturelle assistée, la mise en défens et la restauration des sols, par la Direction des Eaux et Forêts et de la Grande Muraille Verte. Pour lui, « cet effort est certes appréciable mais demeure encore insuffisant pour neutraliser le rythme de déforestation estimé à 40.000 hectares par an dans un contexte de changement climatique avec des effets adverses de plus en plus éprouvant pour les populations», indique Mame Thierno Dieng.

( Mbaye SAMB )